Source ; "Cellule mire" . C'est une belle histoire que j'ai trouvé sur le site en question liée au mythique 1911 que j'ai voulu partager ici.
Maurice est breveté parachutiste le 1er janvier 1944 à Ringway, l'école des troupes aéroportées britanniques. Il est nommé caporal le 1er juin 1944. Le 4è BIA devient le 2è Régiment de Chasseurs Parachutistes (R.C.P.) entre avril et mai 1944 (voir le changement d'appellation dans le livret de solde de Maurice). C'est ainsi qu'il se voit remettre sont pistolet 1911 A1, celui que vous pouvez voir sur les photos.
En juin 1944 est parachuté et combat à Saint-Marcel en Bretagne, avec les résistants des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.). Les S.A.S. sont parachutés par petits groupes plusieurs nuits d'affilée. Ils doivent empêcher les renforts allemands de monter en Normandie en organisant une guérilla avec les FFI. Sur 450 S.A.S. engagés, 77 trouvent la mort et 197 sont blessés. Comme les résistants, certains S.A.S. capturés ont été exécutés sur place.
Pour sa conduite au combat, il est autorisé à porter les ailes S.A.S. de poitrine. Le port des ailes S.A.S. est une récompense pour la vaillance montrée au cours des opérations auxquelles le militaire a pris part (voir autorisation écrite du 2è R.C.P. pour Maurice RUTARD). Il reçoit un certificat de bonne conduite de son unité attestant qu'il a servi avec honneur, fidélité, bon esprit et bravoure. Il est cité à l’ordre de l'armée et se voit attribuer la croix de guerre avec palme:
"Parachutiste d'élite d'un sang froid et d'un courge exceptionnels. Le 18 juin à Saint-Marcel, il brisa par le feu de ses fusils mitrailleurs toutes les attaques allemandes et les força à se replier. Pendant les mois de juin et juillet, il participa à de nombreuses attaques de voies ferrées, réalisant 7 déraillements sur la ligne Vannes-Nantes. A pris une part active aux opérations de nettoyage du Morbihan."
Après la campagne de Bretagne, le 2è RCP participe à la bataille des Ardennes belges. Pour ses actions, Maurice est cité à l'ordre du Corps Aérien, citation qui lui vaut l'attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil:
"Parachutiste d'une vigueur exceptionnelle. Pendant les opérations de Belgique, le 22-12, à Belvaux, seul sur le pont, tirant debout pour obtenir une plus grande précision, neutralisa deux armes automatiques ennemies. Le 2-1, à Wavreilles, pénétra seul avec son chef de voiture jusqu'au centre de la ville, malgré une forte garnison allemande. Le 3-1, tuait près de Saint-Hubert un motocycliste allemand, permettant la capture de renseignements des plus importants. Le 22-1, pendant les opérations de nettoyage dans les environs de Steinbach et de Limerle, participa à la capture de 15 prisonniers allemands et d'un matériel important."
En 1945, le 2è et 3è R.C.P. participent à une opération aéroportée en Hollande, l'opération AMHERST. Les S.A.S. sautent sur la Hollande le soir du 7 avril 1945 dans des conditions difficiles: à cause d'un plafond nuageux épais ils sont largués à 600m d'altitude au lieu des 250m habituels. Cela associé à un vent violent fait que les parachutistes atterrissent loin de leurs objectifs. Sur environ 700 parachutistes engagés, 33 S.A.S. meurent au combat et 67 sont faits prisonniers. Malgré tout, l'opération est un succès. Maurice est cité à l’ordre du régiment, citation valant croix de guerre avec étoile de bronze:
"Parachuté en hollande dans des conditions particulièrement difficiles, a pris part aux opérations derrière les lignes ennemies qui ont grandement facilité l'avance du 2è corps canadien et la libération de la Hollande."
Maurice termine la seconde guerre mondiale avec le 2è R.C.P. en ayant participé à toutes les opérations sans jamais avoir été blessé. Il est démobilisé le 25 septembre 1945. Il ne part pas seul, il est accompagné de son pistolet!
Le 20 mars 1947, on lui décerne la médaille militaire.
Il se ré-engage pour tois ans le 3 octobre 1949 à la 1ère Demi Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes (B.C.C.P.), 7è Bataillon. Son engagement sera annulé par le chef de corps et il quittera l'armée définitivement le 27 novembre 1949.
Maurice poursuit sa vie dans la Marne où il fonde sa famille et travaille dans l'industrie du bois. Il aura trois enfants et dix petits enfants. Passionné par la nature, c'était un homme au caractère trempé. Introverti, il ne montrait pas ses sentiments et parlait peu de cette période de sa vie. Il laissera le souvenir d'un père et d'un grand-père aimant à sa famille. Il s'éteindra le 19 janvier 1986 à Provins en Seine-Et-Marne.
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